Le salariat pue
de Beurk
10 ans à faire le put dans cette boîte. revenir sans cesse car le contrat signé pour du fric.

accoutumés à la servilité. dès votre naissance comme nous tous. on vous on nous forme. lentement. en profondeur. famille patrie école écrans produits obéir aux maîtres.

j'y vais. j'efface tout au long. plus de mémoire. se réduire à rien. ramper après l'ancienneté. s'enrayer. crâne ordinateur. déjà dans la démarche il y a l'humiliation. répéter les gestes. y aller c'est mourir. c'est se rendre. se rendre. accepter de perdre. se pendre un peu. on le sait. on connaît. l'humiliation et on y va étrange opération d'oppression. automutilation.

non je ne suis pas opérationnel et je ne serai jamais opé. je veux être l'erreur la panne le truc qui coince qui vous les brise secrètement qui est rance bien moisi la contre-performance même


Avec des mots simples, forts et violents, Beurk exprime l'insupportable du monde du travail vécu comme une forme de séquestration, de déchéance quotidienne et d'aliénation. Une violence, acceptée et légitimée par le corps social (pour lequel le travail salarié est une des choses les plus désirables), faite aux corps et aux vies : un emprisonnement.
Le salariat pue est un texte-catharsis, un cri en texte, souvent noté lors de moments volés sur le lieu de travail, et dans les tunnels de publicités des rames de transport bondées prises mécaniquement pendant des années, pour aller au travail et pour en repartir.
 

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Presse
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