Il est bon d'écrire à une époque où la littérature a disparu : ainsi, il n'y a aucune ambiguïté sur les motivations de cet acte. Ecrire pour écrire. Ecrire pour se fabriquer des armes et des vertiges, écrire pour s'exploser la tête, être partout à la fois, être traversé par des vents psychiques, glisser sur des toboggans en vingt dimensions. L'écriture n'est pas un art artistique, l'écriture est un art martial psychique.

Tout, surtout, le tout, surtout le tout, le tout par-dessus tout, le contre-tout.
Pendaisons, salopes pétées au crack, casses, crash, trash, classe.
Traversée des miroirs, noir si noir que désespoir même se suicide, et que tout se contrexpose se négative, vive la lumière. Viva das licht.
Ce que tu veux qu’elle veut que nous voulons qu’ils veulent qu’elles aiment.
Tout. Tout.
ça fait trop longtemps je m’emmerde dans ma tête, j’emmerde ma tête, trop longtemps que je me fais CHIER dans cette tête, mes pensées me font chier, mais chier, ma tête me fait chier, je veux changer, fermer les yeux sur des nouveaux cerveaux qui se promèneraient à l’intérieur de ma peau, faire du tourisme cérébral chez les autres, le tour du monde en 80 têtes, en 80 000 têtes, passer d’une tête à l’autre comme l’on joue aux dames, à saute-mouton, à défaut j’allume le lecteur dvd, fonction escape, 1 2 3 SOLEIL, fermer les yeux pour voir le soleil, 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

ouvrir les yeux à l’intérieur de la même tête. si je pouvais frapper contre les murs de cette tête, je le ferais. si je pouvais me cogner la tête sur les parois intérieures de mon crâne, je le ferais. si seulement je ne pouvais plus ouvrir les yeux à l’intérieur de ma tête.
ROUGE QUI TACHE DANS TON CUL, SALE TRUIE
ROUGE QUI TACHE DANS TON CUL, GROS PORC. MA BANANE METALLIQUE DANS TON CHOCAPIC, SALOPE BATARDE DE MES COUILLES. C’EST LA MANGE-TA-MERDE-EXPERIENCE POUR CONNASSES A DISNEYLAND. TA GUEULE ECLATEE A COUPS D’ENTRAILLES ET D’INTESTINS CUISINEES EN RAGOUT, DIEU EST TON SERIAL KILLER, DIS BONJOUR A PAPA, OUVERTURE DE LA CAGE THORACIQUE, ALLONS PENETRER CETTE FIBROSE PULMONAIRE AVEC UNE CHATTE DECOUPEEARRACHEE AU CUTTER, ARROSEE DE BILE, DE BILE DE CHATTE DE CHIENNE, CE CATAPLASME DEGUEULASSE M’INCITE A NAGER NU DANS LES ORDURES, ME FROTTER A DES POUMONS OUVERTS, LE SEXE A LA RECHERCHE D’UNE PRISE QUI NE SE DECHIRE PAS, C’EST LA FETE DANS TA TETE COUPEE ET PERFOREE, DU SPERME SOUS TON MASQUE DE BEAUTE (je confonds VRAIMENT les veines avec des fils électriques) JE M’ELECTROCUTE SUR TES VEINES ExECU(i)TEES, TES VEINES EMMELEES JUSQU’AU COURT-CIRCUIT SUR LES HORS-PISTES EN 8 8 8 OUI BABY, C’EST UNE BOMBE DE MERDE QUI VA T’X PLOSER A LA GUEULE, J’ENCULE TES VEINES JUSQU'A CE QUE TON SANG T’ECLATE LA TETE, SYMPHONIES ACOUSMATIQUES DE PROUTS DANS TES TYMPANS JUSQU'A DECHIREMENT DU CLAPET CARDIAQUE –CHERCHE LES ORDURES POUR LES BUTER- (te découper de façon si fine qu’on ne pourra reconnaître ton adn, chaque courbe de ton adn, je la sectionne et la mouline et la jette sur une poêle à frire, pssssshh, PUTES EN RUT SE LECHENT ET BOUFFENT CHATTES DANS CHIOTTES FLAMMES) BULLES D’AIR FORENT LE CRANE – EMBOLIE GAZEUSE – CHACUN DE TES CHROMOSOMES JE LE DECOUPE LE PIETINE LE MANGE LE CHIE ET LE BRULE POUR QU’ON NE RECONNAISSE RIEN DE TOI – RIEN RIEN RIEN - RIEN CHIENNE RIEN –
le long de la route les gens se promènent en slip, arrêt à la gare routière de Sibenik, je descend et déambule au radar, homme invisible, aveugle et sourd-muet, électron hagard tournoyant autour de la môle du car, bête non-pensante s’échouant immanquablement au bord des vagues, et repartant dans l’autre sens, ici les murs poussent comme de l’herbe, les yeux sont partis, une caméra sans mémoire est encastrée dans la tête, occupant l’espace précédemment occupé par la zone allant du bas du nez au haut du front, j’ai un trou dans la tête, par où passe le paysage, les gens, où tombe la ville, la mer, les boutiques, ce qui entoure, tout ce qu’il y a autour, j’ai un trou dans la tête, où tombe et disparaît tout, une boîte noire dans le corps passée de génération en génération, tueries floues, événements déchirants, immédiateté immémoriale de massacres invisibles, la source du sang, la source des tueries, la mort n’a pas voulu de moi autrement que par la vie, les morts doivent mourir pour naître, mes poches sont pleines de trucs ramassés par terre, fumeur en sueur je sue de la fumée, neurones crépitent et s’évanouissent comme huile bouillante (neurones consumées par le monde sont grillées à grandes bouffées, suis tabac fumé par vent) : les neurones ? des bulles d’air anti-chocs que l’on fait claquer entre ses doigts, « un crayon invisible dessinait aussi des lignes et des routes sur la carte ravagée de son front », les oiseaux volent comme des couteaux, les taches rampent sur les murs, j’ai un trou dans la tête dans lequel tombe en rampant ce qu’il y a autour,

Note :
- texte 1 : extrait
de Futur intérieur
- textes 2, 3, 4 : écrits sur la liste Compost_23
- texte 5 : extrait de Machine dans ma tête